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Cet article propose une série de réflexions relatives au thème du dossier — la naissance de la politique moderne en Espagne —, et menées dans la perspective d’une histoire culturelle et intellectuelle, en particulier du point de vue linguistique. Après avoir critiqué les dichotomies habituelles de l’historiographie des révolutions (par exemple, continuité versus rupture, permanence versus innovation ou tradition versus modernité), l’auteur suggère, pour éviter de semblables apories, de recourir aux instruments théoriques de l’histoire conceptuelle. Ils permettent, en effet, d’avoir une vision plus riche et plus nuancée de la transition entre les concepts, les discours, les identités et les acteurs historiques pendant la période comprise entre le milieu du xviiie et celui du xixe siècle. L’auteur insiste particulièrement sur l’absence de synchronie et sur la diversité des temporalités au sein de l’évolution historique. Il souligne, en outre, la nécessité d’éviter de projeter sur des époques antérieures des catégories politiques et sociales propres au xxe siècle, une forme d’anachronisme qui revient à attribuer à des hommes du passé une série d’idées, d’intentions ou de visions du monde qui leur étaient entièrement étrangères.
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